🌶️ Pourquoi les Américains sont-ils obsédés par le piquant ? La tendance culinaire qui enflamme 2025

Aux États-Unis, le piquant n’est plus un simple condiment. Il est devenu un phénomène de société. Autrefois réservé aux amateurs téméraires, le goût brûlant se retrouve désormais dans les menus fast-food, les snacks industriels, les cafés branchés et même les desserts. L’article de The Atlantic « Why Is Everything Spicy Now? » (août 2025) retrace cette ascension fulgurante et interroge : pourquoi les Américains sont-ils si obsédés par les saveurs épicées ?

Exploser les limites du piment

Le Carolina Reaper, un piment parmi les plus puissants (jusqu’à 2,2 millions d’unités Scoville), est désormais accessible via des snacks ou des restaurants comme Dave’s Hot Chicken – parfois accompagnés d’une décharge sociale, comme la signature d’une décharge de responsabilité.

Autrefois inimaginable, une telle intensité de piquant est aujourd’hui consommée au déjeuner avant de retourner au travail.

Le piquant, plus qu’un goût : une culture en marche

Plus de la moitié des consommateurs américains achèteraient désormais un produit décrit comme « épicé », contre seulement 39 % en 2015.

Aujourd’hui, plus de 19 restaurants américains sur 20, y compris les glaciers ou les cafés, proposent au moins un article épicé.

Les produits Flamin’ Hot de Frito-Lay se déclinent en 26 références, avec une hausse des ventes de 31 % entre 2022 et 2023.

Pourquoi tous veulent du piquant ?

Les consommateurs de la Gen Z sont particulièrement accros au piquant : 51 % se considèrent comme connaisseurs de sauces piquantes, et 35 % ont déjà signé une décharge pour en consommer.

Plusieurs explications convergent :

• L’innovation : on crée des piments avec des textures et nuances plus raffinées.
• L’avantage économique : le piquant intensifie les saveurs, parfois pour masquer des ingrédients de bas coût.
• La globalisation culinaire : l’immigration, l’Internet, le tourisme et le commerce bon marché ont fait fusionner les traditions épicées du monde entier.

Le « piquant » comme défi humain

Le phénomène relève de la notion de « benign masochism » (masochisme bienveillant) — un mélange paradoxal de plaisir et de douleur provoqué par la libération d’endorphines, comme on peut en faire l’expérience dans un grand huit ou en course à pied.

De plus, nous nous familiarisons progressivement avec des épices toujours plus fortes dans un effet « spiral sans fin » : plus on s’y habitue, plus on augmente l’intensité.

Le piquant est aussi un marqueur identitaire historique : symbole de courage, de virilité, voire de rébellion, depuis Mao en Chine jusqu’aux défis viraux comme « Hot Ones ».

Le piquant, un feu doux qui s’est transformé en incendie culturel

Le piquant est aujourd’hui un phénomène mainstream, de la limonade au mac & cheese, en passant par les chips. Il incarne une quête humaine : goûter aux limites, ressentir, faire l’expérience, même douloureuse, du plaisir. Ce n’est plus simplement un goût, mais un déclaratif : « Je suis fort·e, je participe, j’expérimente ».

Lisez l’article au complet de The Atlantic.